Don de sperme : conditions, rémunération et prix

Le don de sperme est une solution pour de nombreux hommes souffrant d’azoospermie notamment. L’utilisation des gamètes d’un donneur permet aux couples infertiles d’accéder à leur désir de parentalité. Mais quelles sont les conditions pour donner son sperme ? Y a-t-il une rémunération ? Quel est le prix pour le couple receveur ? On vous explique tout.

Le don de sperme, qu’on appelle aussi don de gamètes ou don de spermatozoïdes, consiste à donner de manière anonyme son liquide séminal afin que, notamment, des couples stériles puissent avoir un enfant.

En effet, c’est souvent en cas d’azoospermie (absence de spermatozoïdes dans le sperme) qu’un homme stérile se tourne vers le don de sperme. L’aspermie, elle aussi, provoque une stérilité. Néanmoins, lorsqu’un homme souffre d’une autre altération spermatique (oligospermie, asthénospermie, tératospermie…), il s’agit plutôt d’une infertilité et d’autres solutions sont d’abord envisagées.

Le sperme du donneur est ensuite utilisé dans le cadre de PMA (Procréation Médicalement Assistée), via la méthode de l’insémination artificielle ou de la FIV. Toutefois, bien que le don puisse contenir des millions de spermatozoïdes, le nombre d’enfants nés d’un même donneur est limité à 10. Cela permet d’éviter les soucis de consanguinité par la suite.

Sachez qu’il est aussi possible pour les femmes de réaliser un don d’ovocytes, dans le même objectif.

Les conditions pour réaliser un don de sperme en France sont assez simples. D’abord, l’homme doit avoir entre 18 et 44 ans. Cela signifie que le jour de ses 45 ans, le don n’est plus possible. De même, un mineur émancipé ne saurait prétendre au don de sperme avant sa majorité.

Le donneur peut avoir eu des enfants ou non. Le fait d’être déjà papa n’a pas d’importance.

La dernière condition et non des moindres : le donneur doit être en bonne santé. Pour s’en assurer, les médecins réalisent des examens médicaux en amont du don. Les médecins vérifient par exemple l’absence d’IST (herpès génital, chlamydia, gonorrhée, condylomes, etc) ou de maladies héréditaires.

Si vous réunissez les conditions, les démarches doivent ensuite être faites auprès d’un centre de don de sperme, souvent rattaché à un centre hospitalier.

Vous aurez alors un entretien préalable durant lequel diverses formalités auront lieu : 

• le médecin récolte les informations personnelles du donneur ;
• le médecin énonce au donneur les conditions du don et ce que celui-ci implique. Un entretien psychologique pour comprendre les motivations du donneur a parfois lieu également ;
• le médecin recueille le consentement écrit du donneur. Par ailleurs, le donneur peut retirer son consentement à tout moment jusqu’à l’utilisation des gamètes.

Pour finir, sachez que, depuis le 1er septembre 2022, le donneur doit donner son accord pour que ses données non identifiantes (âge, caractéristiques physiques) soient transmises à l’enfant né du don, à sa majorité, s’il en fait la demande. Cela s’inscrit dans une volonté d’améliorer l’accès aux origines de ces individus, nés d’un donneur anonyme.

Le donneur de sperme n’est pas rémunéré pour l’acte qu’il accomplit. En cela, il semble que seule l’envie d’aider un couple ayant des problèmes de fertilité peut amener un homme à donner ses spermatozoïdes. Il s’agit d’un acte altruiste, en faveur des hommes n’ayant pas la chance d’avoir une fécondité suffisante pour concevoir naturellement.

Le don de sperme est donc gratuit et anonyme. Toutefois, l'assurance maladie prend en charge la totalité des frais médicaux liés au don (examens médicaux).

Concernant le déroulé du don, la procédure est très simple. Après son entretien préalable, le donneur recueille un échantillon de son sperme par masturbation, au sein de l’établissement hospitalier.

Un premier prélèvement sert à réaliser diverses analyses : spermogramme, spermocytogramme, spermoculture… L’objectif est d’évaluer la fertilité de l’homme souhaitant donner son sperme : nombre de spermatozoïdes, qualité de la production de spermatozoïdes, durée de vie des spermatozoïdes, mobilité des gamètes.... Ensuite, si tous les feux sont au vert, le donneur peut réaliser le don sur le même procédé.

Sachez tout d’abord qu’un don de sperme peut bénéficier à un couple composé d’un homme et d’une femme, mais aussi à un couple de deux femmes ou à une femme seule.

L’utilisation d’un don de sperme coûte très cher. Nous parlons ici de plusieurs milliers d’euros, en fonction de la méthode utilisée (FIV, insémination artificielle…). Heureusement, en France, la sécurité sociale rembourse ces coûts (en dehors des dépassements d’honoraires, qui restent à la charge du couple). En effet, l’assurance maladie prend en charge jusqu’à 6 IA et 4 FIV par femme, dans la limite de son 43ème anniversaire.

Toutefois, les délais d’attente pour une telle procédure peuvent aller jusqu’à 24 mois.

Certains couples choisissent de se tourner vers des banques de sperme privées, dans d’autres pays européens. Les prix sont alors très variables et à la charge du couple.

Vous en savez désormais davantage sur le don de sperme. Vous avez des questions ? N’hésitez pas à consulter un médecin sexologue en ligne sur Charles.