Peut-on obtenir un kit de dépistage du cancer colorectal en ligne ?

Depuis le mois de mars 2022, il est désormais possible d’obtenir un kit de dépistage du cancer colorectal en ligne. Cette mesure s’inscrit dans le cadre du renforcement des mesures de prévention contre cette tumeur qui constitue la deuxième cause de mortalité par cancer en France. Comment commander son dispositif ? Quelle est l’importance de cette campagne préventive ? Qui sont les personnes concernées ? Comment réaliser le test ? Explications !

Le 1^er mars 2022 a marqué un tournant décisif pour la prévention du cancer du côlon. En effet, il est dorénavant possible pour les personnes ayant reçu une lettre d’invitation au dépistage du cancer colorectal de recevoir leur kit de dépistage chez elles en commandant en ligne. 

La procédure est pratiquement gratuite et concerne les hommes et les femmes âgés de 50 à 74 ans éligibles au programme national du diagnostic précoce du cancer du côlon. 

Pour retirer son kit, il faut se rendre sur monkit.depistage-colorectal.fr. Ce site a été créé et mis en ligne par l’Assurance maladie avec la participation de l’institut national du cancer et la sécurité sociale agricole. L’intérêt principal de cette plateforme est non seulement de faciliter l’accès aux tests de dépistage, mais également d’en diversifier l’accès. 

Cette modalité de récupération du kit s’ajoute à la possibilité d’accéder au dispositif auprès d’un médecin traitant, d’un gynécologue ou d’un hépato gastroentérologue après consultation. Il faudra alors retirer le kit de dépistage du cancer colorectal en pharmacie.

Elle a aussi pour objectif d’optimiser le pourcentage de participation de la population cible à cette campagne de prévention qui pourrait leur sauver la vie. En effet, lorsqu’ils sont détectés à un stade précoce, les cancers colorectaux peuvent se soigner dans 90 % des cas. 

Pourtant, moins de 30 % des personnes concernées ont procédé au dépistage entre 2019 et 2020, d’après les chiffres de santé publique France. 

La procédure de commande en ligne du dispositif de dépistage se fait en quatre étapes. À la suite de la procédure, la personne reçoit son kit dans un délai de 15 jours ouvrés. 

Au cours de l’étape d’identification, le patient renseigne :

• son nom ;
• son prénom ;
• sa date de naissance ; 
• ainsi que son numéro d’invitation. 

Cette dernière information est propre à chaque personne et est obligatoire pour passer sa commande en ligne. Vous pouvez la retrouver sur la lettre qui vous a été adressée par votre centre régional de coordination du dépistage des cancers. En cas de perte, il est possible de récupérer le numéro d’invitation en faisant une demande au CRCDC.

Les différentes questions posées dans le questionnaire soumis à la personne à dépister permettent de déterminer si le test immunologique est bien l’examen de dépistage qui lui correspond. 

Un patient présentant des symptômes du cancer du côlon ou ayant des antécédents familiaux ou personnels de maladies inflammatoires chroniques intestinales ou de tumeur colorectale ne peut pas subir ce processus de diagnostic. Il doit plutôt consulter son médecin généraliste. 

La troisième étape pour commander son kit en ligne consiste à renseigner ses coordonnées afin de faciliter l’envoi du dispositif. La personne doit également indiquer les références de son thérapeute pour que celui-ci reçoive les résultats du test. 

Il est aussi possible de signifier si on désire recevoir une notification rappelant de faire son test si ce dernier n’a pas été effectué dans le mois qui a suivi la commande. 

Au cours de la dernière phase du processus, les données renseignées seront vérifiées pour éviter toute erreur. La validation de la commande déclenche l’envoi du kit de dépistage. Par ailleurs, sur la plateforme, vous pouvez aussi accéder à une vidéo décrivant le mode d’emploi du test. 

Le support est bien détaillé de manière que tout le monde comprenne les différentes étapes de la procédure. Il est aussi disponible en langue des signes et avec des sous-titres. Le site dispose d’une foire aux questions pour apporter des solutions aux interrogations les plus fréquentes. Vous pouvez même avoir un accès direct et sécurisé aux résultats de votre test. 

Chaque année en France, ce sont plus 43 300 personnes à qui on diagnostique un cancer colorectal avec un décès dans près de 40 % des cas. C’est le deuxième cancer le plus meurtrier chez les Français. Cette pathologie occupe la troisième place en termes de tumeur la plus fréquente chez les hommes. 

Elle vient juste après le cancer du poumon et le cancer de la prostate. Chez la femme, elle tient la deuxième place de la tumeur la plus répandue, juste derrière le cancer du sein. 

L’objectif principal de cette campagne de dépistage est de réduire le taux de mortalité du cancer du côlon et celui du rectum. À cet effet, le test va permettre de déceler la présence du polype de manière précoce. Ainsi, il pourra être retiré avant qu’il évolue en tumeur cancéreuse. 

Ce diagnostic préventif va aussi aider à détecter à temps une excroissance bénigne avant que la lésion s’étende ou devienne plus grave. Ce test de dépistage est à la fois rapide et efficace. Son but est de dépister la présence de sang dans les selles, même les traces de saignement imperceptibles à l’œil nu. 

En effet, au cours de son évolution, le polype va subir différents stades de transformation pendant lesquels il peut émettre du sang à sa surface. La détection de sang occulte dans les selles suggérera la présence de cette excroissance avant qu’elle devienne un cancer. 

Bon à savoir : il peut être utile de réaliser un dépistage du cancer colorectal avant 50 ans, notamment au cours d'un bilan de santé complet. C'est l'occasion parfaite pour faire un examen médical complet de l'homme afin de détecter des anomalies : adénome de la prostate, grosseur au niveau des testicules, infection du pénis ou encore IST.

En cas de détection précoce, le cancer colorectal peut se soigner chez 9 personnes sur 10. D’ailleurs, les différents traitements utilisés s’avèrent moins lourds que ceux qui entrent en jeu à un stade de cancer avancé. 

Le programme national de dépistage vise ainsi à sauver des vies. Selon les estimations, si au moins la moitié de la population cible participait à cette campagne, on pourrait réduire le taux de mortalité de ce cancer de 30 %. Concrètement, sur le plan national, c’est la vie de 6000 Français qui serait épargnée chaque année. 

Ce programme de dépistage s’inscrit dans le cadre de la lutte contre le cancer colorectal. Il concerne toutes les personnes qui ont de 50 à 74 ans. Toutefois, ce dispositif ne s’adresse qu’aux patients de cette tranche d’âge présentant un risque moyen ou normal de développer cette tumeur. 

En effet, il existe trois niveaux de risque. Les personnes classées dans la catégorie « risque normal » sont celles âgées de 50 à 74 ans. On parle de risque élevé quand le patient présente :

• des antécédents familiaux (ascendants directs) de cancer colorectal ou de polype avancé ;
• une pathologie inflammatoire chronique intestinale (maladie de Crohn) ;
• un antécédent personnel d’adénome. 

Le risque est très élevé lorsque la personne souffre d’une pathologie génétique (syndrome de Lynch) augmentant la probabilité de développer un cancer colorectal. 

La recherche de sang occulte dans les selles devient une procédure inefficace quand le patient présente des symptômes inquiétants tels que les 3 signes avant-coureurs du cancer du côlon. Ainsi, toute personne qui remarque des saignements dans ses selles ou qui souffre de douleurs abdominales inhabituelles et prolongées doit consulter son médecin ou un gastroentérologue pour programmer une coloscopie par endoscopie. 

Le contenu du kit de dépistage doit servir assez rapidement pour éviter qu’il ne se dégrade pas. N’oubliez pas de vérifier la date d’expiration afin de vous assurer de la validité du dispositif. 

L’enveloppe bleue contient une fiche d’identification que vous devez remplir avec les informations demandées. Vous retrouverez également dans l’enveloppe une feuille de recueil à disposer sur la lunette des toilettes pour récupérer les selles. Il convient de veiller à ce que celle-ci n’entre pas en contact avec de l’urine ou de l’eau de javel. 

Une fois les selles recueillies, prenez la tige à l’intérieur du flacon de prélèvement et frottez-la à leur surface de façon à totalement recouvrir la zone striée. Vous devez par la suite remettre la tige dans le tube sans oublier de fermer et de secouer. 

Enfin, insérez la boite contenant l’échantillon dans le sachet de protection avant d’y ajouter la fiche d’identification. Il convient d’envoyer l’enveloppe par voie postale dans les 24 heures qui suivent le prélèvement. 

Combien de temps faut-il attendre pour le résultat d'un test colorectal ? Souvent, le résultat est disponible en ligne 3 jours (hors week-end) après l'envoi du test.

Quand le test de dépistage est positif (ce qui arrive dans 4 % des cas), alors la présence de sang a été détectée dans vos selles. Le médecin vous redirige vers un gastroentérologue pour réaliser une coloscopie. Le but de cet examen est de rechercher l’origine du saignement. 

Dans plus de 50 % des cas, le technicien ne détecte aucune anomalie au cours de cette IRM de la paroi du côlon. Une lésion cancéreuse est décelée chez environ 8 % des patients. Dans près de 30 % des cas, une lésion précancéreuse est à l’origine du saignement. Ainsi, un test positif n’est pas forcément synonyme d’un cancer colorectal. N'hésitez pas à consulter des témoignages de personnes ayant eu un test colorectal positif. Cela peut vous aider à ne pas paniquer à la vue d'un résultat positif.

En revanche, lorsque vos selles ne présentent aucune trace de sang (test négatif), un nouveau test vous sera proposé tous les deux ans.

À noter : en cas de cancer du côlon avéré, la nouvelle peut être difficile à accepter. Souvent, le moral et la vie sexuelle en pâtissent : anxiété, stress, troubles de la libido, érections molles... Sachez que vous pouvez vous faire accompagner par un sexologue durant cette période délicate. Maladie et sexualité épanouie sont compatibles si l'on sait comment adapter ses pratiques.