Pourquoi faire un dépistage du cancer colorectal avant 50 ans ?
Quel est l'intérêt du dépistage du cancer colorectal avant 50 ans ? La prévalence mondiale annuelle du cancer colorectal est estimée à plus d’un million de personnes. La France enregistre chaque année 50 000 nouveaux cas pour environ 18 000 décès, un taux de mortalité 5 fois supérieur à celui des accidents de la route. L’âge moyen du diagnostic oscille généralement autour de 70 ans, aussi bien chez l’homme que chez la femme.
On constate pourtant une augmentation des cas chez les personnes de moins de 50 ans. D’autres études indiquent que le dépistage avant l’âge de 50 ans pourrait permettre de repérer, de soigner et de réduire considérablement le nombre de décès. Qu’en est-il réellement ? Pourquoi est-ce important de se faire dépister avant 50 ans ? Explications !
- Dépistage avant 50 ans du cancer colorectal : qu’est-ce que le cancer colorectal ?
- Quels sont les facteurs de risque du cancer colorectal ?
- Quels sont les différents signaux d’alerte ?
- Dépistage cancer colorectal avant 50 ans : comment poser le diagnostic ?
- Quels sont les traitements possibles à prévoir ?
- Pourquoi faire un dépistage du cancer colorectal avant 50 ans ?
- Faire un dépistage du cancer colorectal avant 50 ans : bonne idée ?
Dépistage avant 50 ans du cancer colorectal : qu’est-ce que le cancer colorectal ?
Le cancer colorectal (ou cancer du côlon) désigne l’ensemble des tumeurs et polypes susceptibles de se développer au niveau du côlon et du rectum. Pour rappel, ces deux parties anatomiques forment le gros intestin, la partie terminale du tube digestif. Elles ont pour fonction de terminer la digestion et d’assurer l’évacuation des selles.
Le cancer du côlon se développe à partir de l’adénome (polypes adénomateux), une teneur bénigne non cancéreuse, généralement sans gravité. Sans prise en charge rapide, elle peut évoluer vers l’adénocarcinome, une tumeur maligne cancérigène. Il est donc fondamental de faire le dépistage et le retrait des cellules atteintes le plus précocement possible.
Bon à savoir : ce cancer peut aussi être dépister à l'occasion d'un bilan de santé complet, au même titre que d'autres pathologies comme le cancer de la prostate, le cancer des testicules, la balanoposthite ou encore l'apparition de l'andropause.
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Quels sont les facteurs de risque du cancer colorectal ?
Les facteurs de risque accroissent la probabilité de développer le cancer du côlon. La majorité des cas recensés sont imputables à l’âge, au même titre que des problèmes d'érection après 60 ans par exemple. Toutefois, le cancer colorectal peut aussi résulter d’interactions et de facteurs génétiques.
Les facteurs de risque nutritionnels
Les facteurs de risque nutritionnels identifiés sont évitables. Il s’agit de la consommation excessive d’alcool, de viande rouge et de charcuteries. Si l'alcoolisme peut causer des problèmes d'érection, il peut aussi favoriser le développement de certaines maladies, y compris des cancers. Il est de même pour l’obésité et le surpoids.
Le mode de vie
La sédentarité est un facteur de risque évitable. En effet, l’activité physique facilite le transit intestinal, réduisant ainsi le temps d’interaction entre la paroi intestinale et les molécules cancérigènes contenues dans les selles.
Le risque du cancer colorectal devrait constituer une raison suffisante pour arrêter de fumer. Et pour cause, les fumeurs sont plus enclins à développer les cancers du gros intestin. Outre la sédentarité et le tabagisme, l’exposition aux polluants et substances chimiques est aussi une cause du cancer du côlon probable.
Les maladies chroniques de l’intestin
Les patients qui souffrent de rectocolite hémorragique (inflammation du système digestif) ou qui sont atteints de la maladie de Crohn présentent un risque élevé de développer un cancer colorectal. Dans ces cas, le cancer peut survenir à un âge plus précoce que la moyenne.
Un premier cancer colorectal guéri augmente considérablement le risque de développer un second, sans qu’il n’y ait de rapport avéré entre les deux. Le diabète de type II peut aussi y contribuer.
Différentes études ont démontré l’existence d’une corrélation entre la présence d’adénomes sur la muqueuse de l’intestin et les causes du cancer du côlon. Comme indiqué ci-dessus, les polypes sont à l’origine de la plupart des cancers du gros intestin. Plus la taille de l’adénome augmente, plus la probabilité de dégénérescence est importante.
Les facteurs héréditaires
Les antécédents familiaux sont une cause majeure, quasi inéluctable du cancer colorectal. Les personnes porteuses d’une anomalie génétique héréditaire représentent près de 30 % des cas de cancer du gros intestin. 2/3 de ces mutations s’accompagnent d’un risque plus ou moins moyen de cancer du côlon.
Le 1/3 restant (environ 10 % des patients) est sujet à un risque majeur, de l’ordre de 80 à 100 %. Dans le cas d’espèce, on évoque le syndrome de Lynch (cancer héréditaire non polyposique du côlon) ou du syndrome de Peutz-Jeghers (polypose adénomateuse familiale). Le cancer colorectal se manifeste à un âge très jeune chez les individus dont l’hérédité est la cause.
Il est généralement conseillé aux membres de la famille de se faire systématiquement dépister, de faire l’objet d’une étroite surveillance, et si nécessaire, de suivre un traitement préventif. Il convient de souligner qu’on peut être porteur d’une anomalie génétique sans toutefois développer la maladie.
Quels sont les différents signaux d’alerte ?
Le cancer colorectal ne présente souvent aucun symptôme aux premiers stades de la maladie, la tumeur étant encore très petite. Les premiers signes apparaissent au fur et à mesure que la tumeur prend de l’ampleur et évolue dans les organes voisins.
Les 3 signes avant-coureurs du cancer du côlon ne sont pas spécifiques à cette pathologie. Il convient de se référer à son médecin traitant pour réaliser un examen.
Les premiers symptômes du cancer du côlon se manifestent par :
- des douleurs abdominales ;
- des troubles du transit intestinal ;
- la perte de poids inexpliquée ;
- la présence de sang dans les selles ;
- les saignements du rectum.
Ils peuvent aussi se traduire par de forts épisodes de diarrhée ou de constipation, des ballonnements, une occlusion intestinale, une perforation tumorale, des ganglions lymphatiques enflés, l’ascite, etc. En l’absence de symptômes, les personnes aux antécédents familiaux sont tout de même invitées à se faire diagnostiquer.
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Dépistage cancer colorectal avant 50 ans : comment poser le diagnostic ?
Le diagnostic se fait d’abord par une évaluation de l’état général patient (interrogatoire et examen clinique). Cette étape est suivie d’une coloscopie, l’examen de référence pour déceler un cancer colorectal.
Elle permet de rechercher la présence de polypes ou de lésions de petite taille qui peuvent être extraites.
La coloscopie se pratique par endoscopie, un examen qui consiste à introduire une sonde dans le côlon par l’anus. Il se pratique souvent sous anesthésie générale et nécessite une préparation assez contraignante. Le cancer du côlon peut aussi être dépisté par test immunologique : un examen qui consiste à rechercher la présence de sang dans les selles.
En cas de lésions plus importantes, on pourra procéder à une biopsie (prélèvement d’une partie de la tumeur pour analyse). Si la tumeur se révèle cancérigène, l’examen est alors complété par un scanner thoraco-abdos-pelviens. En ce qui concerne le cancer du rectum, il peut être diagnostiqué par toucher rectal.
Bon à savoir : après 50 ans, le dépistage du cancer du côlon peut se faire très facilement à l'aide d'un kit de dépistage du cancer colorectal en pharmacie ou d'un kit de dépistage du cancer colorectal en ligne. Si vous vous demandez combien de temps il faut pour un résultat de test colorectal, comptez 15 jours.
Quels sont les traitements possibles à prévoir ?
Il existe de nombreux traitements efficaces contre le cancer colorectal. Dans la pratique, la chirurgie est le premier recours. Elle consiste à enlever la partie du côlon affectée. Elle se pratique soit par laparotomie, soit par cœlioscopie.
Le traitement chirurgical peut s'accompagner d’une chimiothérapie. C’est généralement le cas en présence de métastases, de ganglions atteints ou de tumeurs agressives. La chimiothérapie peut aussi être associée à une thérapie ciblée. L’objectif est alors de détruire ou de bloquer la prolifération des cellules cancérigènes.
Le diagnostic de la maladie est une épreuve difficile à vivre pour les patients. L’annonce provoque un choc à la fois émotionnel et psychologique. Pour cela, il est vivement conseillé aux malades d’en parler avec l’équipe médicale pour une prise en charge active. Les spécialistes conseillent également de s’entourer de sa famille. Par ailleurs, il existe de nombreuses associations de soutien et d’accompagnement.
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Pourquoi faire un dépistage du cancer colorectal avant 50 ans ?
Des chercheurs italiens ont récemment réalisé une étude sur la population à risque du cancer du côlon. L’étude prend appui sur les données des dix-sept dernières années (1999 à 2015) du registre de cancer de la ville de Milan.
Sur un échantillon total de 18 783 cas (hommes et femmes), les chercheurs ont noté une baisse de 3 % de l’incidence de la maladie chez les adultes de 50 à 60 ans. À l’inverse, les cas de cancer colorectal ont significativement augmenté chez les patients de moins de 50 ans.
Dans le détail, les personnes nées après 1993 présentent 7 fois plus de risque de développer le cancer colorectal que celles nées en 1979. Ce phénomène s’explique par la prévalence des facteurs de risque, l’obésité et le surpoids en tête de file.
Une équipe de gastro-entérologues et d’épidémiologistes français de la clinique de Bercy s’est aussi penchée sur la question. Pour ce faire, elle a mené une étude auprès d’une cohorte de 6000 patients pris en charge pour coloscopie (entre janvier et décembre 2016).
Les conclusions de l’étude sont sans équivoques : le pourcentage de tumeurs bénignes et de cancer colorectal connaît un pic à partir de l’âge de 45 ans. Un quart des sujets de l’étude avait moins de 50 ans.
Le Massachusetts General Hospital a réalisé une étude similaire en Amérique. L’étude porte sur 111 800 femmes américaines, réparties dans 14 états. Les chercheurs sont ainsi arrivés à la conclusion suivante : faire le dépistage entre 45 et 49 ans réduit de manière drastique le risque de développer le cancer du côlon par rapport au dépistage fait entre 50 et 54 ans. Cette conclusion est aussi valable pour les hommes. Ils affirment aussi que le cancer colorectal apparaît de plus en plus tôt.
Faire un dépistage du cancer colorectal avant 50 ans : bonne idée ?
Le cancer colorectal, deuxième cancer le plus meurtrier de l’hexagone, survient de plus en plus tôt chez les personnes de moins de 50 ans. Cela s’explique principalement par le mode de vie de plus en plus sédentaire, la hausse des cas des surpoids avant 50 ans, une alimentation essentiellement composée de produits ultra transformés, etc.
Le cancer du côlon se guérit 9 fois sur 10, à condition d’être dépisté et pris en charge à temps. En effet, le dépistage permet de détecter la présence de polype dans l’intestin à un stade précoce. Vous savez désormais pourquoi faire le dépistage du cancer colorectal avant 50 ans. Une excellente résolution serait donc d’étendre le dépistage organisé aux individus de moins de 50 ans.
Enfin, il est important de préciser qu'un cancer colorectal peut avoir des conséquences sur le quotidien et la sexualité de la personne qui en souffre : baisse de la libido, difficultés à maintenir une érection... Le désir sexuel peut s'envoler à mesure que la maladie et ses traitements s'installent dans votre quotidien. En cela, un dépistage précoce vous permet une meilleure prise en charge et, donc, de ne pas être trop impacté par ces désagréments. Si toutefois vous en ressentez le besoin, n'hésitez pas à consulter un sexologue qui pourra vous aider à concilier maladie et sexualité épanouie.
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