Alopécie androgénétique chez la femme : causes, diagnostics et traitements
Le terme alopécie désigne globalement la chute de cheveux anormale, et ce, peu importe sa cause. En France, l’alopécie touche 50 % des hommes alors qu’elle est moins fréquente chez les femmes (16 %). Parmi ces dernières, la majorité souffre d’alopécie androgénétique. Il s’agit d’une forme spécifique de perte de cheveux chez la femme qui apparaît généralement après la ménopause. Découvrez ici l’essentiel sur l’alopécie androgénétique de la femme.
- Alopécie androgénétique chez la femme : qu’est-ce que c’est ?
- Quelles sont les causes de l’alopécie androgénétique chez la femme ?
- Comment faire le diagnostic d’une alopécie androgénétique chez la femme ?
- Avec quoi ne faut-il pas confondre l’alopécie androgénétique ?
- Comment traiter l’alopécie androgénétique chez la femme ?
Alopécie androgénétique chez la femme : qu’est-ce que c’est ?
De façon générale, l’alopécie androgénétique est la forme de perte de cheveux anormale la plus fréquente chez les deux sexes. C'est la forme d'alopécie féminine la plus courante. Souvent héréditaire, elle est bien délimitée, touchant donc des zones précises du cuir chevelu. Cela dit, ces zones ne sont pas identiques chez la femme et chez l’homme.
En effet, l’alopécie androgénétique chez la femme ne touche généralement pas les cheveux situés sur la ligne frontale, les tempes et l’occiput (arrière du crâne). Par contre, les zones frontales et temporales sont bel et bien touchées dans l’alopécie androgénétique masculine.
L’alopécie androgénétique est rare chez la femme, mais lorsqu’elle survient, son évolution est beaucoup plus lente. Elle est bien plus diffuse et peut générer un stress important chez la patiente. En effet, la valeur qu’occupe la chevelure dans sa « féminité » peut très vite lui faire perdre confiance en elle.
Lorsque l’alopécie androgénétique atteint le stade ultime, elle est qualifiée de calvitie. Cette dernière se caractérise par la présence d’une zone capillaire sujette à un dégarnissement partiel ou total. Ainsi, le cuir chevelu de la zone concernée devient facilement percevable. L’alopécie androgénétique commence généralement à l’une des phases clés de la vie sexuelle de la femme. Il s’agit de la puberté, la maternité, la pré-ménopause et de la ménopause (surtout). De plus, les périodes de stress intense ou des troubles alimentaires entraînant des carences nutritionnelles peuvent aggraver la maladie.
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Quelles sont les causes de l’alopécie androgénétique chez la femme ?
La principale cause de l’alopécie androgénétique reste l’imprégnation androgénique.
L’imprégnation androgénétique
Tout comme les hommes, les femmes sécrètent des hormones mâles (androgènes). La principale différence réside dans la quantité de sécrétion qui peut aller jusqu’à 1/20 de celle des hommes. Chez la femme, ce sont les glandes surrénales et les ovaires qui sécrètent ces hormones.
En temps normal, cette sécrétion n’entraîne pas de calvitie chez la femme. Néanmoins, une prédisposition androgénétique suffit à induire une chute de cheveux par l’intermédiaire de cette petite quantité d’androgènes.
De même, la sensibilité du cuir chevelu aux hormones mâles peut engendrer une alopécie androgénétique. Le cycle de croissance accélère, le capital de renouvellement des follicules pileux s’épuise de manière précoce et les cheveux se fragilisent jusqu’à leur entière disparition.
Par ailleurs, ces hormones mâles provoquent une sécrétion accrue de sébum. Ce dernier stagne au niveau du cuir chevelu qui s’épaissit alors progressivement. L'irrigation n'étant plus optimale, les racines capillaires ne se renouvellent plus.
L’hyperandrogénétie
Au moment d’établir le diagnostic étiologique de l’alopécie androgénétique, il est important d’éliminer l’hyperandrogénie. On la soupçonne particulièrement lorsqu’une alopécie rapide ou sévère survient de façon précoce chez la femme. C'est le cas par exemple de l'alopécie chez la femme jeune.
L’hyperandrogénie se définit comme une sécrétion trop importante de testostérone chez la femme. Elle peut être soupçonnée devant les signes cliniques suivants : acné, séborrhée, hirsutisme et troubles des règles. Devant ces signes, le médecin peut évoquer :
- des ovaires polykystiques ;
- une hyperplasie congénitale des surrénales ;
- une tumeur ovarienne androgénosécrétante.
Des examens complémentaires et l’avis d’un expert permettent de confirmer ou infirmer ces pathologies. Par ailleurs, l’hyperandrogénie peut être liée à certaines contraceptions. Il s’agit des pilules avec progestatif ou progestatives pures de 1re ou de 2e génération, du stérilet à la progestérone et des implants progestatifs. Dans ces cas-là, on parle d’hyperandrogénie iatrogène.
Comment faire le diagnostic d’une alopécie androgénétique chez la femme ?
Le diagnostic de l’alopécie androgénétique féminin passe par trois étapes : l’interrogatoire, la reconnaissance visuelle et enfin les examens complémentaires.
L’interrogatoire
L’interrogatoire représente l’étape de l’examen clinique où le médecin pose des questions à la patiente. Pour ce qui est de l’alopécie, le professionnel recherche l’existence d’une alopécie dans la famille de la femme. Cela permet ainsi de soupçonner une cause héréditaire.
La reconnaissance visuelle
Pour reconnaître l’alopécie androgénétique chez la femme, une classification met en lumière trois stades cliniques de la maladie.
- Le stade 1 : la chevelure est dégarnie de façon modérée au niveau du haut du crâne (région de la raie). La lisière frontale persiste car elle n'est pas touchée. On observe alors une perte de cheveux au devant du crâne chez la femme.
- Le stade 2 : la chute est plus importante et il peut y avoir apparition de cheveux courts, cheveux gris ou cheveux blancs dans la chevelure. Il y a donc de moins en moins de cheveux autour de la raie.
- Le stade 3 : la perte de cheveux est presque totale au niveau du vertex (région de la raie). Une mince bande de cheveux se maintient au niveau du front et l’alopécie est alors considérée comme avancée.
En dehors de ces différents stades, d’autres signes peuvent orienter le diagnostic vers une alopécie androgénétique. Il s’agit de l’affinement des cheveux et la diminution du nombre de cheveux. Avoir connaissance de ces différents stades vous permet de soupçonner une potentielle alopécie androgénétique et donc de consulter à temps.
Les examens complémentaires
Pour confirmer le diagnostic, le médecin peut procéder à divers examens (analyses).
- La dermoscopie ou dermatoscopie : il s’agit d’une microscopie (de surface ou par épiluminescence avec huile) à l’aide d’une loupe adaptée. Elle recherche une anisotrichie (cheveux de diamètres hétérogènes), une baisse de la densité des follicules et des unités folliculaires à cheveu unique. Ainsi, une anisotrichie supérieure à 20 % confirme le diagnostic d’alopécie androgénétique.
- Le trichogramme : il s’agit d’un examen consistant à prélever quelques cheveux sur différentes zones et à les comparer au microscope. Cette analyse permet de déterminer l’importance d’une potentielle perte de cheveux, à évaluer la part de cheveux malades et à établir un diagnostic précis.
- La trichoscopie digitale : il s’agit d’une analyse non invasive consistant à photographier le cuir chevelu et les cheveux par vidéodermoscopie. Les images sont ensuite examinées par un logiciel d’intelligence artificielle pour identifier la cause des pertes de cheveux.
En plus d’identifier la cause de la chute de cheveux, chacun de ces examens permet au médecin de proposer les traitements adaptés à la patiente.
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Avec quoi ne faut-il pas confondre l’alopécie androgénétique ?
Au moment d’établir le diagnostic, il est important de faire la différence entre l’alopécie androgénétique et d’autres maladies similaires.
L’effluve télogène
Lorsqu’elle est aiguë, elle provoque une perte de cheveux diffuse et se résorbe souvent sans traitement. Mais lorsqu’elle est chronique, elle peut être liée à des dysthyroïdies, une carence martiale (fer), un déficit en folates, zinc et vitamine D ou une malnutrition.
Dans l’effluve télogène, le diamètre des cheveux reste homogène. Cependant, les deux formes de perte de cheveux peuvent être associées.
La pelade diffuse
Dans cette affection, les cheveux chutent de façon soudaine et symétrique. Lorsque la pelade est universelle, tous les poils du corps chutent également, ce qui n’est pas le cas dans une alopécie androgénétique. Ainsi, des cheveux en point d’exclamation et une atteinte ophiasique orientent vers la pelade chez la femme.
Les causes médicamenteuses
En dehors des médicaments pouvant entraîner une hyperandrogénie, il en existe d’autres qui peuvent provoquer une chute de cheveux chez la femme. D’ailleurs, ces causes médicamenteuses sont fréquentes et certaines chimiothérapies en sont le parfait exemple.
Les maladies générales
Certaines maladies ne touchant pas directement le cuir chevelu peuvent entraîner une perte de cheveux anormale. Il s’agit de l’anémie, des dysthyroïdies, des pathologies auto-immunes (vascularites, connectivites), des lymphomes et de la syphilis secondaire.
À lire aussi : Dermite séborrhéique et perte de cheveux
Comment traiter l’alopécie androgénétique chez la femme ?
En fonction de la sévérité de l’alopécie de la femme, divers traitements peuvent être proposés à la patiente.
Les traitements médicamenteux et les injections
Le minoxidil est l’un des produits les plus utilisés en cas d’alopécie androgénétique. Son utilisation se fait en lotion ou en mousse (en cas d’intolérance au propylène glycol). Il a pour objectif de freiner la chute et redonner du calibre aux cheveux. Cela dit, le minoxidil peut provoquer des effets secondaires comme l’irritation, les pellicules et un effluvium au cours du 1er trimestre.
En cas de forme sévère, les spécialistes peuvent également recourir aux inhibiteurs de la 5-α réductase. Toutefois, il ne faut pas les prescrire à la légère. Quant aux traitements hormonaux, ils interviennent seulement en cas de signes d’hyperandrogénie et nécessitent un avis spécialisé.
Pour stimuler l’activité capillaire et ralentir la chute de cheveux, le médecin peut recourir à divers traitements par injection. Il s’agit de la mésogreffe, du traitement PRP pour les cheveux, de la mésothérapie, et du microneedling.
Bon à savoir : le Finastéride, lui, est plutôt utilisé chez les hommes, bien qu'il soit souvent à l'origine de troubles sexuels comme une panne d'érection, une impuissance ou une éjaculation précoce.
La greffe de cheveux ou la prothèse capillaire
La greffe de cheveux peut être indiquée dans les cas sévères ou stabilisés. Elle consiste à extraire des follicules pileux sains de la zone occipitale et à les insérer sur la zone dégarnie du cuir chevelu. Son résultat est définitif et nécessite la prise des médicaments. Tout comme la greffe, la prothèse capillaire peut être prescrite dans les cas d’alopécie sévères.
La trichopigmentation
Il s’agit d’une dermopigmentation localisée au niveau du cuir chevelu. Elle consiste à réaliser un tatouage semi-permanent du cuir chevelu qui masque transitoirement les zones dégarnies.
L’alimentation
Sachant que les troubles alimentaires peuvent aggraver l’alopécie, une alimentation adaptée doit être associée aux traitements médicaux. Cela passe par les repas, mais aussi par des compléments alimentaires capillaires si nécessaire.
Dans certains cas, un soutien psychologique s'avère nécessaire pour la patiente. En effet, l’alopécie androgénétique peut avoir un impact négatif sur la santé mentale de la femme et altérer sa qualité de vie.
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